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Les ultra-boutistes et l’état nutritionnel des ultra-trailers

par | 22 Sep, 2023 | 0 commentaires

Interview de Denis Riché réalisée en juin 2014 et parue dans le numéro 40 de Actif’s Magazine

De multiples courses nature se sont crées un peu partout dans le monde, courues par toutes saison, parfois la nuit. Parmi les courses mythiques, citons l’Ultra Trail du Mont Blanc – près de 170 km, avec 9600 m de dénivelé positif. Ces courses s’adressent à des athlètes pour qui plaisir de courir se confronte à une préparation intense. Notamment au niveau nutritionnel. 

C’est un véritable défi qu’affrontent les chercheurs en nutrition lorsqu’ils se penchent sur l’état nutritionnel des ultra-trailers : celui

de rester en bonne santé malgré une pratique sportive excessive. Explications par Denis Riché.

 

Actif’s Magazine :

Quels sont les besoins nutritionnels spécifiques des ultra-trailers ?

Denis Riché: 

On imagine aisément que la spécificité de l’ultra-trail tient à l’importance des besoins énergétiques, proportionnels au kilométrage

couvert, à l’entraînement et en compétition.

Une telle manière d’aborder la question conduira, à coup sûr, à adopter des modes d’alimentation caricaturaux, déséquilibrés (trop riches en

glucides, par exemple) et à rendre moins performants les coureurs concernés. Avec le recul de nombreuses années, je suis convaincu que

le problème de l’alimentation de l’ultra-trail tient davantage à l’impact fonctionnel, physiologique, perturbateur, lié à ces efforts et à ces contraintes, a fortiori en cas d’alimentation approximative.

Ayons en tête que la plupart des problèmes chroniques du trailer (surmenage, blessures répétées ou chroniques, infections récurrentes), si elles ont une origine nutritionnelle, sont plutôt liées à des manques subtils en certains « micronutriments » qu’à un défaut en éléments énergétiques.

Passées quelques premières expériences malheureuses où les néophytes tombent « en panne », faute d’avoir mangé et bu régulièrement au cours des épreuves, les ultra-trailers ne laissent plus grand-chose au hasard les jours de compétition et ceux qui les précèdent. Informés par les supports écrits de plus en plus nombreux à traiter de l’ultra, ils savent quoi faire « en général », et il est très rare de rencontrer des coureurs n’ayant pas les gels, les boissons, les camelbags, les barres de toutes sortes dont les vertus sont largement vantées.

Pour en revenir à mon propos initial, une défaillance sévère, une incapacité à récupérer d’une compétition, même avec plusieurs mois de recul, l’enchaînement d’hivers «pourris » entrecoupés d’arrêts pour maladies et de courtes reprises, ont souvent comme origine des apports inappropriés en divers micronutriments.

Actif’s Magazine :

What are the specific nutritional needs of ultra-trailers?

Denis Riché: 

One can easily imagine that the specifi city of ultra-trailing is given by the importance of energy needs, which are proportional with the mileage covered during the training and in competition. 

Addressing the issue in this way will definitely lead to adopting inappropriate and unbalanced dietary patterns (too rich in carbohydrates, for instance) and will thus make the athletes in question less effi cient. After so many years of experience,

I am convinced that the diet of ultra-trail runners should rather take into account the functional, physiological and disruptive impact induced by these efforts and constraints, especially in the case of superfi cial diets. Let’s remind that most of the trailers’ chronic problems (fatigue, repetitive or chronic injury, recurrent infections), if they have a nutritional origin, they are related to subtle deficiencies in certain “micronutrients” rather than to a defi ciency in energy elements. After a few first unfortunate experiences where neophytes fall “down” because of not having eaten and drunk regularly during the race, the ultra-trailers leave no stone unturned during competition days and the ones before. Informed by the increasingly numerous written materials covering this subject, trail-runners “generally” know what to do, and there are currently very few runners with no gels, drinks, camel bags, bars of all kinds with widely praised virtues. Goigin back to my initial argument, a severe loss of energy, the inability to recover from a competition, even after several months, a sequence of “rotten” winters interspersed with sick leaves and short rebounds, are often caused by inadequate intakes of various micronutrients.

Vous pouvez télécharger l’intégralité de l’interview =>>>>

Les ultra-boutistes et l’état nutritionnel des ultra-trailers
Interview de Denis Riché parue dans Actifs Magazine en 2014 – numéro 40
Denis Riché – Actifs Magazine – Les-Ultr
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