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La pollution par les métaux lourds : un risque sous-estimé

par | 22 Sep, 2023 | 0 commentaires

Lorsque l’usine d’Eurométal de Noyel-Godault a fermé ses portes en janvier dernier, ceux qui ne vivaient pas à proximité du site ont appris, à leur grande surprise, qu’un très grand nombre de cas de « saturnisme » avait été recensé dans les parages du site (*). Cette maladie, consécutive à l’intoxication par le plomb révélait alors soudainement deux faits. D’une part, qu’au nom des emplois on est prêt à accepter les pires avanies. D’autre part que les intoxications par les métaux lourds, régulièrement dénoncées de manière confidentielle par quelques scientifiques, pèsent finalement lourd en termes de santé publique. Y compris chez les sportifs…

 (*) : selon France Inter, pas moins de 260 enfants (soit 13% de la tranche d’âge concernée), seraient touchés par cette maladie, ce qui est énorme.

 

DES MÉTAUX LOURDS…DE CONSÉQUENCES

En ce début de siècle, le langage courant a popularisé le terme de « métaux lourds », sous lequel on regroupe de multiples éléments de toxicité variable. D’un point de vue toxicologique, cependant, le concept, lorsqu’il fut introduit au milieu du XXe siècle, désignait exclusivement le plomb, le cadmium et le mercure, dont l’extrême toxicité, à faible dose, n’est plus à démontrer. On sait par ailleurs que d’autres composés comme l’aluminium, l’étain ou le  titane peuvent aussi, s’ils s’accumulent dans notre organisme, exercer des effets délétères.

Actuellement, le seuil de toxicité est de plus en plus souvent franchi. Cela signifie que les quantités quotidiennement ingérés à partir des aliments pollués, par l’eau ou par l’air, atteignent ou dépassent le taux à partir duquel nous exposons notre santé à des risques potentiels. A titre d’exemple, il y a seulement 15 ans de cela, le cadmium que nous introduisions dans notre corps correspondait, en moyenne, à 90% de la « dose journalière admissible », ce qui signifie à la fois que, dès cette époque, une fraction non négligeable de la population dépassait ce taux et que, depuis, la proportion de la population française concernée par ce problème aurait pu augmenter.

Voyons tout cela en détails :

1- Le MERCURE : une ancienne thérapie…

Il s’appelait autrefois « hydragyre », (argent liquide), ce qui explique que son abréviation soit « Hg ». Il semble que dès l’Antiquité des gisements de mercure aient été exploités par les Phéniciens, puis par les Grecs, les Romains et enfin au Moyen-Âge par les Arabes. Curieusement, à l’époque, l’emploi des sels de mercure répondait à des indications thérapeutiques, pour lesquelles on les utilisait sous formes de pilules, de sirop, solutions ou pommades. Autre exemple, au XVIIIe siècle, le cyanure de mercure était utilisé comme traitement contre la syphilis. Le virement s’est dessiné au début du XXe siècle, où des médecins ont commencé à s’élever contre l’emploi de sels de mercure par les dentistes. Il entrait alors en effet alors dans la composition des amalgames. Leur voix, initialement, fut peu entendue. Les choses ont depuis évolué, et les dégâts causés par ce métal sont aujourd’hui reconnus de manière consensuelle. Un événement majeur dans cette reconnaissance fut le désastre écologique de Minamata, qui débuta en 1932 par des déversements intempestifs de méthyl-mercure dans la baie qui abritait ce petit village de pêcheurs japonais. Les premières atteintes sont apparues 20 ans plus tard, sous la forme de symptômes tels que fatigue chronique, et maladies de Parkinson ou d’Alzheimer (liées au fait que le mercure se fixe facilement dans le cerveau). Le plus dramatique survint lorsque des mères commencèrent à mettre au monde des enfants autistes ou lourdement handicapés, physiquement ou mentalement. Que s’était-il exactement passé ? On a pu démontrer depuis que le mercure avait provoqué des mutations chromosomiques, à l’origine des troubles irréversibles relevés. Aujourd’hui, on l’emploie encore dans divers secteurs de l’industrie (voir le tableau) et en médecine. Ainsi, on en trouve toujours dans des préparations comme le mercryl. D’autres formes de pollution au mercure peuvent être dues aux incinérateurs mortuaires, médicaux et municipaux, aux poissons d’eau douce (situés en bout de chaîne alimentaire), aux plantes ou aux  animaux marins. Un élément complique la situation : il peut être transporté sur de très longues distances par l’atmosphère. Enfin, le transfert du mercure de la mère vers le fœtus peut constituer une cause très importante de l’intoxication de jeunes enfants.

SOURCES POTENTIELLES DU MERCURE ET CONSÉQUENCES

SOURCES POTENTIELLES DE MERCURE

Combustion de charbon, thermomètres, vieux amalgames dentaires, accumulateurs, certains cosmétiques, fongicides, pesticides, pellicules de films, cire à parquet, peintures à l’eau, engrais chimiques, lampes au néon, extraction de l’or et de l’argent, feutre et certains vêtements.

2- Le PLOMB aime les globules rouges :

L’intoxication par le plomb s’appelle le « saturnisme », qu’on connaît depuis l’Antiquité, au point que certains lui attribuent la chute de l’Empire Romain. En effet, l’analyse des os des victimes d’une des éruptions du Vésuve, survenue en 79 après J.C. à Herculanum, indique qu’ils renfermaient du plomb à des taux anormalement élevés. Quelle aurait pu être la cause de cette intoxication ? Sans doute les ustensiles de cuisine, dont la teneur en plomb était très élevée. De nos jours, on trouve encore de temps en temps du plomb dans l’eau du robinet. La meilleure connaissance des risques encourus par  les personnes intoxiquées par cette forme de pollution a incité l’OMS  à réviser très largement à la baisse la teneur maximale tolérée dans l’eau, qui doit passer de 50 à 10 µg/l, ce qui va obliger à remplacer un certain nombre de canalisations trop vétustes. Outre cette forme d’intoxication, le plomb peut gagner notre organisme par l’intermédiaire de certaines peintures, notamment celles de couleur orange ou jaune. Les peintures blanches posent aussi un problème, du fait de l’emploi fréquent de céruse, qui est du carbonate de plomb. Lorsque des immeubles deviennent vétustes et que la peinture se détache  des murs, le risque d’intoxication augmente, notamment lorsque des enfants avalent des fragments du revêtement qui se sont détachés.

Les carburants des automobiles ont longtemps constitué la première source de plomb disséminé dans notre environnement ; ainsi, entre 1945 et 1971, années marquées par l’augmentation exponentielle du parc automobile mondial, c’étaient pas moins de 165.000 à 275.000 tonnes de poussières de plomb qui sortaient annuellement des pots d’échappements des automobiles américaines. Dans d’autres pays, qui ont intégré plus tardivement les pots catalytiques, ce risque était bien connu. Dans son ouvrage « Lore of Running », Tim Noakes, s’appuyant sur les statistiques sud-africaines les plus récentes au moment de l’écriture de son ouvrage, mettait en garde les coureurs contre ce danger, les encourageant- lorsqu’ils devaient courir en ville ou sur le bord de routes très fréquentées-, à s’éloigner de plusieurs mètres du bord de la chaussée… ce qui n’est pas possible partout ! Le retrait du plomb des carburants a donc constitué, de ce point de vue, un réel progrès. Mais cela ne met pourtant pas à l’abri de toute forme de pollution aérienne au plomb, comme l’affaire de « Metaleurope » nous l’a récemment rappelé.

Le problème posé par le plomb, tant sur le plan de la santé que celui, plus secondaire de la performance, résulte de sa capacité à se fixer sur l’hémoglobine et à en chasser l’oxygène. Lorsque le taux sanguin de plomb augmente trop nettement, la « méthémoglobine » formée peut limiter très sévèrement l’oxygénation des tissus. Ceci explique les observations de Noakes, selon lesquelles courir dans un atmosphère pollué à proximité d’une voie de circulation très fréquentée peut provoquer une perte de vitesse d’un à deux km/heure… (de vous, pas de la file de voitures, évidemment !) ce qui peut vous aider à comprendre certaines difficultés restées sans explication jusqu’à maintenant, comme lors de ces séances que vous aviez démarrées en vous sentant en grande forme mais où vous aviez peiné dès qu’il s’était agi de passer à la vitesse au seuil !

Cette fixation du plomb sur les globules rouges peut occasionner des convulsions et des asphyxies parfois mortelles chez le nouveau-né et le jeune enfant. Lorsque 5% de l’hémoglobine est combinée au plomb, le risque devient conséquent.

Enfin, contrairement à une idée largement répandue, les amalgames dentaires, bien  qu’on parlât de « plombages », ne sont pas une source significative de plomb, à l’inverse des « plombs » utilisés à la pêche et qu’il convient de manipuler avec précaution.

SOURCES POTENTIELLES DU PLOMB ET CONSÉQUENCES

SOURCES POTENTIELLES DE PLOMB :

Gaz de voitures (plus en France)- peintures à base de plomb- pollution due aux fonderies- conduites d’eau en plomb- eau du robinet- piles et accumulateurs au plomb.

EFFETS POTENTIELS SUR LA SANTE :

Anémie, colique, fatigue, convulsions, hyperkinésie, psychose.

 

3- Le CADMIUM fragilise l’os

Autrefois extrait de la calamine (ou « cadmie ») dans la cité grecque de Cadmos, il en a gardé la trace dans son nom. L’oxyde de cadmium, jaune brun, est utilisé dans la décoration des porcelaines. Le sulfure de cadmium sert en peinture et en caoutchouterie. L’iodure de cadmium est utilisé en photographie pour sensibiliser les plaques. Ces sources potentielles de pollution pèsent cependant peu face à d’autres contaminants potentiels tels que les alliages, les soudures, les piles (c’est pour cette raison qu’on les collecte désormais), ou les revêtements anti-corrosion (cadmiage). Ses vapeurs et sels, d’une extrême toxicité, ne devraient pas entrer en contact avec le moindre aliment. N’oublions pas non plus le tabagisme, actif ou passif, qui accroît très nettement l’absorption du plomb et du cadmium. Le principal impact sur la santé du cadmium tient à sa facilité à se substituer au calcium sur la trame osseuse dont il va favoriser la rupture spontanée de manière tout à fait anodine. Victimes d’une contamination par ce métal, des pêcheurs japonais ont ainsi développé la maladie dite « Itaï Itaï », qu’on peut traduire par « maladie de la douleur », ce qui en dit long. Des lésions rénales et des cancers broncho-pulmonaires peuvent aussi accompagner l’intoxication au cadmium. Le risque, qu’on redoutait de voir s’accroître il y a encore vingt ans, semble heureusement plafonner, ce qui est une bonne chose. Ceci tient en partie au recueil et au recyclage des piles usées.  Cet enrayement relatif est un élément favorable, du fait qu’il est très difficile de prévenir complètement sa dissémination dans notre environnement. Mais que dire des décharges automobiles sauvages situées à une portée de vent de cultures vivrières ?

SOURCES POTENTIELLES DU CADMIUM ET CONSÉQUENCES

SOURCES POSSIBLES DE CADMIUM.

Fonderies de zinc, plomb et cuivre- eaux de boisson- revêtement de cadmium galvanisé- particule de pneu- incinération de caoutchouc et de plastique, casseroles émaillées, huiles de moteur et d’échappement, gaz d’échappement, engrais phosphatés, cigarettes, produits à polir l’argenterie.

EFFETS POTENTIELS SUR LA SANTE :

une atteinte rénale, une fragilité osseuse, des effets sur l’appareil respiratoire, des troubles de la reproduction ainsi qu’un risque accru de cancer. Il est aussi suspecté d’entraîner des effets sur le foie, le sang et le système immunitaire

4- L’ALUMINIUM : des pansements digestifs néfastes

L’histoire de l’aluminium commence en 1807, lorsqu’on baptisa sous ce nom le métal contenu dans l’alun, à la suite de quoi on mit au point le procédé industriel de son isolement. Il fit une entrée retentissante dans les cuisines, d’abord avec les casseroles, avant la 1ère guerre mondiale, puis plus récemment avec le papier d’aluminium. On l’emploie de plus en plus pour les emballages alimentaires, pour des conservateurs, pour la cosmétique. On retrouve encore de l’aluminium dans les pansements gastriques que prennent de nombreux sportifs pour atténuer les douleurs à l’estomac liées à une consommation excessive d’anti-inflammatoires. En maisons de retraite, on les emploie également très fréquemment. Or certains spécialistes considèrent  que l’usage chronique de ces médicaments faciliterait la survenue de certaines pathologies telles que la maladie d’Alzheimer. Comment ? L’aluminium pénètre dans le sang en se combinant à la transferrine à la place du fer. Ensuite, en se fixant dans les membranes des cellules, les il les déstructure et favorise la survenue de lésions importantes, conduisant progressivement les cellules à la nécrose.

SOURCES POTENTIELLES D’ALUMINIUM ET CONSÉQUENCES

SOURCES POSSIBLES D’ALUMINIUM

  • l’industrie du bâtiment, des transports,
  • l’agroalimentaire (emballage, conservation, colorants, additifs, etc.), la fabrication d’ustensiles de cuisine,
  • en pharmacie (pansements gastriques, antiacides, adjuvants de vaccins, verre pharmaceutique)
  • en cosmétique (anti-transpirants, produits de maquillage…)
  • traitement des eaux d’alimentation (agent floculant et clarifiant).

EFFETS POTENTIELS SUR LA SANTE :

Atteintes du système respiratoire, principalement asthme ou symptômes asthmatiformes, bronchite, bronchite chronique et perturbations de la fonction ventilatoire.

Une possible relation causale entre l’aluminium et la maladie d’Alzheimer

DES TRAÎTRES BIEN DÉGUISÉS :

Comment agissent ces éléments néfastes ? De multiples façons, comme on a pu s’en rendre rapidement compte, mais principalement en jouant sur leur homologie relative avec d’autres métaux. Souvenons-nous que les enzymes qui, dans nos cellules, participent aux réactions chimiques, ont toutes besoin de minéraux différents pour agir convenablement. On sait par exemple que le magnésium collabore à plus de 200 réactions distinctes, alors que le zinc ou le fer, quant à eux, catalysent pas moins de 100 réactions. En se substituant à ces minéraux utiles, les métaux lourds vont altérer (voire bloquer), le bon déroulement de ces réactions. On se souvient du cas du coureur cycliste Greg LeMond qui, quelques années après son accident de chasse au cours duquel il avait reçu du plomb dans son corps, a vu ses capacité physiques chuter brutalement, en raison de l’intrusion de ce métal sur les enzymes qui participent aux réactions énergétiques. On suspecte aussi leur implication dans des problèmes encore plus graves, de découverte récente et fortuite (voir l’encadré).

Ce problème de fixation des métaux lourds sur les sites enzymatiques peut donner lieu à d’autres effets très défavorables. Ceci survient au niveau digestif, où de nombreux enzymes des sucs, par la faute de ces éléments, ne peuvent plus exercer convenablement leur action de dégradation sur les protéines alimentaires. Celles-ci donnent alors naissance à des dérivés anormaux qui s’accumulent et peuvent ensuite, dans certaines conditions, donner lieu à des dérivés toxiques capables d’interférer avec les enzymes digestifs, les membranes des cellules intestinales et avec les zones de contact qui donnent à ce tissu une relative imperméabilité en temps normal. Un certain nombre de spécialistes, parmi lesquels le Pr Seignalet, considèrent que le plomb, le mercure, le cadmium ou l’aluminium, en contribuant à une plus grande perméabilité des intestins, ouvriraient en grand la porte d’entrée de l’organisme. Cela laisserait alors du champ à certains fragments de protéines alimentaires et à du matériel microbien. Des problèmes digestifs en cours d’effort pourraient s’ensuivre. Des pathologies plus gênantes, asthme, allergie, douleurs musculaires, maladies inflammatoires, s’en verraient aussi facilitées. Bien que beaucoup des éléments de cette théorie restent encore à démontrer, elle trouve un écho de plus en plus puissant dans le milieu médical.

Ce phénomène concernerait plus particulièrement le gluten du blé ou la caséine du lait de vache… ce qui explique que ces aliments courants occasionnent de plus en plus souvent des réactions néfastes obligeant ceux qui en sont victimes à les éliminer de leur ration.

Ces métaux lourds ont aussi la capacité à se fixer directement dans certains tissus où, leur accumulation progressive, finit par altérer à la fois la structure et les fonctions de certains organes. On a évoqué plus haut la suspicion concernant l’aluminium dans la survenue de la Maladie de Parkinson. Mais on implique les métaux lourds dans d’autres pathologies sévères, Alzheimer, sclérose en plaque, épilepsie, qui se manifestent à long terme.

ENCADRÉ : 

MÉTAUX LOURDS ET « SLA » DES FOOTBALLEURS ITALIENS

La « sclérose latérale amyotrophique » (SLA) ou « Maladie de Charcot » est une maladie rare qui touche les nerfs qui commandent les muscles moteurs. Une récente enquête diligentée par le juge Guarinello et dont les premiers résultats ont été relayés par les médias, a révélé, à la grande surprise des instances sportives et médicales, sa survenue beaucoup plus fréquente chez les anciens footballeurs ayant exercé leur talent dans la Péninsule entre 1960 et 1996. Ils étaient en fait dix fois plus souvent touchés que la population générale. Beaucoup d’explications ont été avancées pour comprendre ces chiffres surprenants. Parmi les hypothèses avancées prudemment, notons que beaucoup de soupçons pèsent sur les métaux lourds. Par quel mécanisme ? On l’ignore encore. Mais la piste n’en est pas moins sérieuse. En effet, des études réalisées dans l’île de Guam dans le Pacifique et la presqu’île de Kii au Japon ont montré que la maladie était clairement liée à la concentration importante d’aluminium et de plomb dans l’alimentation. Or il arrive que ces mêmes substances pénètrent dans l’organisme par voie médicamenteuse. Ainsi, parmi les nombreuses hypothèses qui courent sur les maladies des vétérans de la Guerre du Golfe -dont une quarantaine de SLA-, on a évoqué le rôle éventuellement délétère des vaccins que les soldats ont reçu avant leur départ au Proche Orient. Ces préparations comportent effectivement des petites doses d’aluminium ou même de mercure !

COMMENT LIMITER LA CASSE ?

  • Ne consommer que du thé vert « bio » : Le thé vert est principalement produit par la Chine, et les utilisateurs le recherchent en raison de vertus supposées dont nous nous sommes fait l’écho il y a quelques mois. Une enquête rigoureuse menée par le magazine « Que choisir ? » en mai 2001 a montré que tous les thés verts non « bio » testés renfermaient du plomb à un taux trop élevé. Sur les 60 échantillons testés, seuls 16 sont ressortis avec la mention « sans reproche » et parmi eux dix provenaient de régions extérieures à la Chine et quasiment tous possédaient le label « bio ». A garder en tête, surtout pour les coureuses désireuses d’avoir prochainement un enfant.

 

  • Si possible, privilégier les aliments « bio » : Éternel problème que celui posé par ces aliments ayant de la valeur, mais aussi un coût supérieur. Entre l’idéal et le « réalisable » il y a souvent un monde, qui est souvent délimité par des critères économiques. Certes… Acheter des produits « bio » en grande surface revient évidemment plus cher que s’il s’agit d’aliments normaux acquis au même endroit. Mais en s’adressant directement aux producteurs, de plus en plus souvent regroupés, ou à des coopératives, on peut estomper cet écart, et se garantir la consommation d’aliments a priori presque exempts de métaux lourds, si ce n’est ceux apportés par l’air. Mais, avec cette seule source de contamination, le risque de dépasser la « Dose Journalière Admissible » est insignifiant. Acheter « bio » et s’y retrouver sur le plan financier demande donc une vraie stratégie. Anticiper plutôt que subir. Demande du temps et de l’organisation. Peut-être cela devient-il possible en supprimant une séance tous les 15 jours, et en récupérant ce précieux temps pour le consacrer aux achats « santé » indispensables ?

 

  • Pas trop de fruits de mer : Ils renferment certes de nombreux micronutriments, cuivre, zinc, fer, iode, magnésium, sélénium, mais également des métaux lourds qu’ils récupèrent au bout de la chaîne alimentaire où ils se sont progressivement concentrés. Alors, un meilleur apport nutritionnel expose-t-il à s’intoxiquer davantage ? Il semble qu’à raison d’une prise tous les 8 à 10 jours, les bénéfices tirés de leur consommation, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, dépassent les craintes à avoir face au risque que constituent les métaux lourds. Au-delà de trois fois par semaine, le bilan est moins clair. Mais c’est si rare d’en manger aussi souvent…

 

  • Une hydratation régulière à l’effort : Cela permet de prévenir les problèmes de perméabilité digestive, sur laquelle l’agression des métaux lourds vient greffer son action délétère. Efforts longs, déshydratation et plomb ou mercure conjuguent leurs effets pour transformer nos intestins en passoires qui deviennent très coopératifs avec tout ce qui pénètre dans notre organisme, au détriment de notre santé, évidemment.

 

  • Préserver l’écosystème digestif : Son équilibre dépend de l’action commune de ces trois composants, la flore digestif, le système immunitaire intestinale et la muqueuse, qui tous pâtissent de la présence de toxiques comme les métaux lourds et des effets défavorables de l’exercice. Pour contrecarrer l’action néfaste de ce dernier- surtout compte tenu de la présence potentielle de métaux lourds-, il paraît judicieux de préserver la flore intestinale, et donc l’ensemble de ce système, par la prise de probiotiques (« bactéries bénéfiques à la santé de l’hôte », sous la supervision d’un nutritionniste connaissant bien ces constituants d’avenir. Les taux et les souches requis sont en effet bien particuliers, de sorte que la prise de yaourts ou de laits fermentés ne répond pas forcément à ce besoin précis.

 

  • Éviter l’eau du robinet : Elle est non seulement riche en nitrates dans certaines régions, ce qui en soi pose déjà un problème, mais elle peut de surcroît délivrer du plomb à des taux trop élevés, et ainsi contribuer à la survenue d’une intoxication par ce métal lourd. Les eaux de source bénéficient à l’inverse de contrôles et d’une composition invariante. De plus, beaucoup d’entre elles fournissent des minéraux, potassium, calcium, magnésium, à des taux appréciables. Leur emploi est un investissement rentable en termes de santé.

 

  • Assurer un apport suffisant en sélénium : Cet oligoélément permet de détoxiquer l’organisme en présence de l’introduction quotidienne de petites quantités de métaux lourds. Le « sélégerme » et une consommation satisfaisante de viandes constituent de ce fait des démarches nécessaires, mais pas toujours suffisantes. Peut-on alors se supplémenter ? Avant d’entreprendre une complémentation en aveugle en sélénium, démarche qui n’est pas toujours sans risque sur le long terme, mieux vaut faire doser au préalable cet élément dans notre sang. En cas de déficit (comme chez près de trois sportifs de haut niveau sur quatre), une correction rationnelle pourra être proposée, sous la supervision d’un spécialiste.

 

Denis Riché, pour « VO2 Marathon ». – 2003

Photos : MCC

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