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Le confinement : un remède pire que le mal?

par | 20 Sep, 2023 | 0 commentaires

« C’est sûr, il y aura une cinquième vague de maladies métaboliques » (Dr Alexandre Fritz).

Sans surprise, dans le « Monde » du mercredi 30 juin, une étude bien documentée tire la sonnette d’alarme : Les chiffres qui y sont détaillés décrivent l’évolution observée, relativement à la condition physique et à l’état de santé des élèves français. « Des enfants sportifs, sans problème de santé ni de poids, ont grossi de 5 à 10 kg du fait de l’arrêt du sport« , pointe Martine Duclos, du CHU de Clermont Ferrand. On y découvre également que, évaluée à l’aide d’un test de course, la condition physique des jeunes de 7 à 8 ans s’est fortement dégradée. Parallèlement, leurs capacités cognitives auraient baissé de 40% sur cette période.

Certains experts soulignent que, de mars à mai 2020, deux seuils se sont vus simultanément dépassés : plus de deux heures de temps d’écran par jour, et moins de 60 mn d’activité physique quotidienne. Enfin, notent-ils : le problème se pose d’autant plus que, « avant la pandémie 87% des jeunes de 11 ans ne respectaient déjà pas l’heure quotidienne d’activité physique préconisée par l’OMS. »

Posons-nous un moment et comprenons le sens de ce texte. Ce quotidien, pourtant réputé pour la distance avec laquelle on y traite les informations, n’a pas pas su éviter l’écueil d’une sémantique et d’une dialectique « mainstream ». Je veux notamment rebondir sur la dernière phrase : « ne respectent pas la préconisation de l’OMS« . Usuellement, ce qu’on ne respecte pas c’est une règle précise : le port de la ceinture, la limitation de vitesse, par exemple. Dans le cas où on enfreint ces règles, on peut envisager la volonté délibérée de ne pas suivre une règle nécessaire au bien vivre ensemble. Ici, quand on analyse la phrase relevée dans « le Monde », on en vient à suggérer que c’est de la faute aux enfants si, finalement, ils prennent du poids et ne font pas de sport.

Comme avec l’histoire du masque et des vaccins, qui permet de déplacer la responsabilité de la situation des décideurs vers les citoyens, ce tour de passe-passe sémantique permet d’occulter la responsabilité du système (qui néglige la place du sport, laisse deux mois de vacances mais concentre les activités scolaires d’une manière inégalée en Europe, contraint les ados- notamment en zone rurale- à quitter le domicile avant 7 h, à le réintégrer vers 18 h, sachant qu’ils doivent encore faire leurs devoirs. Comment pourraient-ils faire du sport, et apprendre à l’aimer dans un univers éducatif où le ballon de rugby devient « un objet mobile aléatoire »? Réformons enfin cette boîte à échec qu’est le cadre institutionnel de l’enseignement, inspirons nous des modèles allemand ou scandinave et arrêtons de prendre les gens pour des crétins.

Un autre exemple? Les deux seuils pointés, le plus sérieusement du monde par les épidémiologistes. Faut-il vraiment s’inquiéter que, dans le contexte du télétravail, les élèves passent plus de deux heures par jour devant les écrans?  Et lorsque la règle imposait, de manière véhémente, de ne pas se rendre à plus d’un km de chez soi, que le vélo était interdit, les piscines interdites au public et les salles de sport cadenassées, quelle alternative existait-il pour nos jeunes? Ces experts sont-ils vraiment bêtes ou le font-ils exprès? Cela ne signifie pas que l’usage immodéré des écrans soit une bonne chose. Mais l’exemple vient de leurs aînés, avec 3 h par jour en moyenne d’activité télévisuelle pour les adultes.

Je voudrais enfin évoquer un dernier élément mentionné dans cet article. Va-t-il de soi que, un enfant « en bonne santé », prenne rapidement 5 à 10 kg du fait de l’arrêt du sport? L’ampleur de ce phénomène ne nous indique-t-elle pas plutôt qu’il existe une tendance généralisée à la vulnérabilité métabolique?  D’où vient-elle? Dans « l’Epinutrition du sportif« , paru en 2017, je mettais en lumière la conjonction de trois facteurs qui tous, sans exception, incombent aux « responsables » plutôt qu’aux citoyens qui en subissent les conséquences, à savoir :

– le manque de diversité du microbiote (les antibiothérapies massives et transgénérationnelles qui touchent notre monde bactérien altèrent le fonctionnement du pancréas et contribuent à ce que je nomme le « prédiabète intestinal »). C’est ce qui fait que nos chères têtes blondes -et les autres- prennent 5 à 10 kg plutôt que 2.

– l’appauvrissement des sols et les choix adoptés en matière de nutrition animale. Comme nous en alertent Pierre Weil et Bernard Schmitt depuis plus de 20 ans, la modification- à des fins de rentabilité- de l’alimentation du bétail, appauvrit l’ensemble de la chaîne alimentaire qui, déficitaire en « oméga 3 », favorise le risque ultérieur d’obésité, comme de nombreuses études l’ont établi.

– L’impact de la pollution, et notamment des perturbateurs endocriniens.

 

Mais en admettant ceci, les dirigeants devraient aussi reconnaître avoir trahi les citoyens, puisque la succession de décisions qu’ils ont prises a provoqué cette catastrophe sanitaire. Mais, à l’instar des messages puérils -et dénué de sens- tels que « Evitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », ou encore tels qu’on peut les découvrir sur les panneaux d’autoroute : « cet été , je respecte la distanciation » – on préfère culpabiliser et faire peur à la population, plutôt que de se poser les bonnes questions. Cela n’est pas sans effet : la désaffection croissante des citoyens pour les élus et la bouderie des urnes, ne serait-ce pas non plus un symptôme du « ras-le-bol » des citoyens, lassés de subir des discours lénifiants qui, invariablement, les transforment de victimes en coupables? J’exagère? Sur LCI, un médecin a suggéré d’amener « ligotés » et entre deux gendarmes, les récalcitrants qui refuseraient de se faire vacciner….

 

5 JUILLET 2021.

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